La soirée
Superbe ambiance au Cabaret Sauvage, lieu magnifique, en ce jeudi 20 mai.
Après une brève introduction de Brahim Senouci, qui présente la genèse de l’instauration du Tribunal Russell sur la Palestine, Marcel-Francis Kahn établit un parallèle entre ce Tribunal et le Tribunal Russell sur le Vietnam, auquel il a contribué. Il matérialise ce parallèle en montrant une sous-munition, souvenir d’une enquête menée au Vietnam, en expliquant que ce même type d’engin a été déversé par l’armée israélienne au Liban Sud et à Gaza. David Bondia, professeur de droit à l’Université de Barcelone, membre du Comité d’experts du Tribunal, membre du Comité Catalan de soutien au Tribunal, Comité qui a organisé la session de Barcelone, fait une présentation synthétique de cette session et des conclusions auxquelles elle a abouti. Stéphane Hessel a conclu cette première partie en insistant sur l’ardente obligation pour les opinions publiques de peser de tout leur poids sur les gouvernements pour les contraindre à respecter et faire respecter le droit.
Ces interventions ont entrecoupées de parenthèses musicales, des chants mystiques de Rachid Daci et des variations autour de poèmes de Darwish dues au Baroque Théâtre.
Il faut noter l’extrême attention du public pendant ces exposés, un public très jeune, qui n’a pas ménagé ses applaudissements.
La scène a été ensuite occupée par le Diwane de Béchar, formation qui réalise la fusion entre rythmes arabes et africains et fait revivre la tradition soufie de l’échange.
Volo fait revivre la tradition d’une certaine chanson française, poétique, drôle et contestataire.
Essi Moh met le blues-world à l’honneur et mêle des références à Eric Clapton et à l’un des pères de la chanson populaire algérienne, El Anka.
HK et les Saltimbanks proposent une musique bondissante, énergique, faite pour chanter, danser et rire, mais aussi une musique pour "se lever, s’indigner et se révolter".
Amazigh Kateb, inclassable poète, chante l’Afrique, la Palestine, dénonce l’injustice, à travers des textes magnifiques, notamment des poèmes de Kateb Yacine, son père.
Essi Moh chante "No woman, no cry" de Bob Marley. Amazigh le rejoint. Aïcha, la chanteuse du Diwane se met à la percussion. Des spectateurs montent sur scène en faisant jouer leurs crotales. Les frères Laoufi sont là également. La scène s’est remplie des musiciens qui ont enflammé la foule. C’est par un bœuf magnifique que se conclut la soirée…
Bilan financier provisoire de la soirée du 20 Mai 2010
Entrées payantes : 341
Invitations : 14
Recettes :
Total : 5867€32
Dont : entrées : 5430€ soit 315 € versés en plus du prix de base de 15€
Troncs circulant dans la salle : 437€32
Dépenses déjà réglées : salle (techniciens etc.) : 1678€49
Bilan : 4188€
Les 4188 Euros seront donc versés intégralement au Comité Organisateur International du Tribunal Russell sur la Palestine.
Les suites
De l’avis général, la soirée a été une réussite. On a rarement vu une telle fusion entre le public et les artistes et entre les artistes eux-mêmes. Le bœuf, à la fin du spectacle, a été vraiment un grand moment.
Bien sûr, on aurait pu être plus nombreux. La prochaine fois, nous ferons mieux, en matière de communication et d’organisation. Nous assurerons notamment une pré-vente.
Les interventions politiques de S. Hessel, M.F. Kahn et D. Bondia ont été unanimement appréciées et elles ont permis de faire avancer la connaissance du Tribunal Russell.
Le plus important est donc d’avoir contribué à populariser le Tribunal.
Il y a eu des échos très favorables, rapportés par des gens qui n’ont pas forcément assisté au spectacle mais qui en ont entendu parler par des proches qui y étaient. Certains ont ouvert des perspectives intéressantes, qui pourraient se traduire par une réédition du concert en octobre prochain, dans un format plus ambitieux.
Remerciements
Le Cabaret Sauvage, haut lieu de la scène parisienne, a été mis à notre disposition à titre gracieux par son directeur, M. Meziane Azaïch. Simplement, merci…
Tous les artistes se sont produits gratuitement. Merci…
On se plaint beaucoup, souvent à juste titre, de la faiblesse de la mobilisation. Cette soirée a montré que le potentiel existe et que les capacités d’indignation et d’action restent entières.
En ce qui concerne l’organisation de la soirée, j’ai pu bénéficier de l’aide de nombreuses personnes qui m’ont proposé spontanément leurs services et qui se déclarent disponibles pour des initiatives à venir. Qu’elles en soient remerciées.
Je garde pour la bonne bouche trois noms, Allalou, Karim et Essi Moh. Ils ne se sont pas contentés d’apporter une aide extérieure à l’organisation. Ils en ont fait leur affaire. Cette réussite est aussi la leur. Bravo ! J’espère qu’ils seront des prochaines aventures…
Brahim Senouci